Etat des lieux à J+13.
Salariée jusqu’au 31 mai, je suis actuellement en vacances car je solde mes congés payés. Mais ça y est, je ne travaille plus et ne suis plus, physiquement, dans l’entreprise.
Le paradoxe, c’est que je suis, certes, réellement en vacances jusqu’à la fin du mois, mais je n’ai pas la sensation d’être en vacances.
Une forme de culpabilité de ne plus travailler et d’avoir du temps pour moi. Et aussi, ce mot « chômage » qui se profile de façon inquiétante.
Habituellement, lorsque je suis en vacances, je suis épanouie, avide d’en profiter. J’ai du temps et je le mets à profit pour vivre pleinement et faire les choses que j’aime : me balader, faire de la photo, découvrir des endroits que je ne connais pas, voir mes amis, ma famille.
C’est une sensation de liberté, de jouissance réelle de la vie et aussi en y réfléchissant de mérite : j’ai travaillé, je mérite des vacances !
Hors, lorsque l’on ne travaille plus, on se sent un peu « coupable » de pouvoir profiter sans travailler.
Et oui, je me sens « coupable » d’avoir du temps, sous entendu pendant que les autres travaillent. C’est étrange, non?
Je faisais la maligne en disant, j’ai travaillé 23 ans, je mérite une pause… Mais aujourd’hui, je suis un peu perplexe.
Une chose est sure, je n’ai aucun regret.
D’autres événements dans mon entourage, me renvoient une image de l’entreprise avec laquelle je ne suis plus en phase.
Un collègue, avec plus de quinze ans d’ancienneté, se fait « sortir » de l’entreprise parce qu’il ne correspond plus aux besoins de celle-ci. Un ami apprend par ses collègues qu’il quitte l’entreprise. Un autre est également sur le départ.
Revenons quelques instants sur mon départ de l’entreprise. J’ai pu organiser un pot de départ. C’était un moment d’émotion car j’avais convié des personnes que j’appréciais tout particulièrement. Et comme je choisissais de partir, je m’attendais à un moment de partage intense et inoubliable.
Et là encore un sentiment ambivalent. Car le discours de ma hiérarchie, après 23 ans d’ancienneté a été « lamentable ».
Je suis ressortie de ce pot de départ émue et en même temps très déçue. Oui, je sais bien, que pour une entreprise, nous ne sommes pas un être humain mais un salarié comme un autre qui est là pour contribuer à son enrichissement.
Oui, je le sais mais n’empêche que ça me fait mal.
Cette époque est particulière. On parle partout des valeurs de l’entreprise et plus particulièrement des valeurs humaines. Je comprends parfaitement qu’une entreprise doive gagner de l’argent mais ne peut elle pas le faire sans dénigrer l’humain, en l’accompagnant, en l’intégrant?
Oui, une chose est sure, je n’ai aucun regret.
Pour vivre moi-même, en ce moment, cette situation particulière, que j’ai pourtant choisie, je me permets de vous donner quelques conseils.
Loin de moi l’idée d’être une donneuse de leçon mais plutôt de partager mon expérience en souhaitant que cela vous permette de mieux vivre cette situation.
Ce qu’il est important de savoir, c’est que lorsque l’on quitte son entreprise, par choix ou par obligation, cela demande une attention particulière, une préparation.
Que vous ayez choisi ce départ ou qu’il vous soit imposé, les jours qui arrivent s’organisent.
En premier lieu, je pense qu’il est important de se reposer, de prendre soin de soi avant de ré-attaquer sa nouvelle page blanche.
En second lieu, il faut annihiler le sentiment de culpabilité.
On a le droit de ne rien faire. C’est important pour recharger ses batteries.
Cet événement dans la vie professionnelle représente un coup de massue. Notre équilibre est ébranlé. C’est une sensation tout à fait normale. Tout changement dans une vie a un impact sur notre mental et dans notre coeur.
Mon entourage, bienveillant, m’a donné 2 conseils pour attaquer et bien vivre cette transition :
1. suivre un rituel le matin : tu te lèves, tu te laves et tu t’habilles.
J’ai du promettre de suivre ce rituel.
Alors, je le confirme, je me lève tous les matins, je me lave et je m’habille parfois tard dans la journée, je l’avoue, mais je ne reste pas en pyjama ni en survet (bon, ça c’est super facile car je n’en ai pas, de survet hein ?!).
Je rajouterai à ce conseil : se maquiller, se parfumer, se raser (les hommes aussi sont concernés et peut être même plus impactés que nous les femmes, éducation oblige).
L’essentiel est de se plaire devant la glace en tout cas de ne pas se faire peur (l’humour est important dans la vie…).
2. voir du monde tous les jours, entretenir ton réseau.
Cela peut être sa boulangère, son voisin, un ami, ses parents… Je ne sais pas si les animaux ça compte, bon, à vous de voir.
A ces 2 conseils, j’ajouterai :
3. pratiquer du sport, celui qu’on aime et qui nous fait du bien. Pas se forcer au running ou au yoga parce qu’il paraît que c’est idéal. Je précise que je n’ai rien contre ces 2 activités. L’important est de choisir l’activité qui vous fait du bien.
Si vous ne pratiquez pas d’activité physique parce que vous n’aimez pas cela, je vous invite à marcher 20 minutes par jour. Vous verrez assez rapidement les bienfaits de la marche.
Pour ma part, j’ai choisi la marche et la randonnée. Je marche à minima 1 heure par jour. Cela me détend, me ressource, me donne des idées pour mon avenir et à minima cela me permet de manger une pâtisserie (gourmandise oblige), sans scrupule, au retour.
4. faire une activité que vous aimez : lire, aller au cinéma, cuisiner, tricoter, décorer votre intérieur, repeindre des pièces de votre maison ou appartement, faire des calins à votre chat ou chien, écrire ce que vous ressentez …
L’important est de faire des choses dans la journée. Moi, qui suis la reine de la procrastination, les premiers jours je repoussais au lendemain car je me disais « j’ai tout mon temps à présent, je le ferai plus tard »… mais si on repousse toujours, on ne fait jamais rien. Et surtout, le sentiment de culpabilité, de ne rien faire, refait surface. Alors, autant, le repousser et agir.
Il faut mettre à profit le temps dont nous disposons car lorsque l’on retrouvera une activité professionnelle, on se plaindra à nouveau de ne plus avoir le temps.
Alors, on en a du temps, on en profite, on essaye d’en profiter.
Oui, je sais c’est facile à dire et tellement évident. Mais pour l’avoir vécu, non, ce n’est pas si facile. Mais on y arrive.
Cela prendra peut être un peu de temps mais ce n’est pas grave.
C’est une sensation étrange, après 23 ans d’ancienneté, de ne plus faire partie d’une entreprise et d’être libre. On souhaite tous cette liberté mais une fois qu’on l’a, il faut savoir l’apprivoiser.
Les journées passent vite et pourtant je n’ai pas l’impression de faire des choses extra-ordinaires. Chaque jour, un peu de ménage, des courses, du rangement et sans me lever tard, il est vite 14 heures. Et déjà la sensation de n’avoir rien fait, rien de particulier.
Et notre entourage qui nous questionne : alors, tu as fait quoi aujourd’hui, cette semaine?
Grrrrrrr.
Alors, un peu tous les jours, je fais quelque chose pour moi. Entre autres, ce blog qui me permet d’écrire, de conscientiser et de faire des choses.
Et je programme une sortie, une action : découverte d’un lieu à coté de la maison que je ne connais pas, coucher sur papier sur ce que j’ai envie de faire demain, sans me mettre de barrière… A vous de prévoir ce qui vous donne envie.
Pour vous aider à « faire quelque chose » pour vous, je vous invite à le programmer dans un agenda, sur un calendrier, sur votre smartphone…
C’est tout bête mais avoir des choses planifiées, cela donne du sens à notre semaine, on se sent actif.
Pour la bonne préparation de mon futur, j’ai entrepris un bilan de compétences qui se terminera justement le 31 mai, date de la fin de mes « vacances ». Ça c’est de la préparation (oui, c’est important de se lancer des fleurs !), en fait c’est juste le hasard…
Je me suis intéressée au bilan de compétences lorsque j’étais en arrêt maladie.
L’avantage c’est que cela permet de suivre tous les conseils :
– on se lève, se lave et s’habille pour y aller (1er conseil);
– on voit son coach une fois par semaine (2ème conseil);
– on bouge forcément pour y aller (si on peut y aller à pied, c’est le top)
– on a un rendez-vous par semaine et du travail à faire. Cela permet de cadencer son agenda et de se sentir actif.
Je trouve qu’on ne parle pas assez du bilan de compétences mais c’est une étape importante dans une vie professionnelle.
Quelque soit votre situation, que vous soyez salarié, à la recherche d’un emploi ou en arrêt maladie, vous pouvez faire un bilan de compétences.
Ce qu’il faut rappeler, c’est que c’est complètement gratuit. C’est la région, votre entreprise ou bien la sécurité sociale qui le prend à sa charge.
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A suivre.
Mettre en place son bilan de compétences et les bénéfices du bilan.
coucou !! super j’adore votre article , je me sens concerner car j’ai quitté mon entreprise depuis un moment et je me suis mise pendant deux ans à une autre activité la naturopathie avec un cabinet d’infirmière puis j’ai repris le travail pendant 6 mois et là je me suis mis dans la création d’un blog , je ne fais pas énormement de choses , un peu de sport , je m’occupe de ma fille qui à 6 ans , j’écris un article par jour cela prend du temps mais j’ai l’impression que les journées défilent !!!! Lorsqu’on arrête de travailler comme tout le monde on est un peu hors du temps de la civilisation , comme dans une autre dimension !! un peu décalé !!! enfin bref , toutes expériences sont bonnes à prendre à bientôt pour plus de partages sur la viehealthydegaelle.com à bientôt je l’espère !!!
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Merci Gaëlle. Oui je pense que c’est important de partager nos expériences. Cela nous donne de la force pour continuer d’avancer. On est tous et toutes formidables. Cest important de le savoir et de le dire. Merci. Au plaisir.
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