« Avoir la main verte »

Lors de foires aux plantes ou dans mon entourage, j’entends très souvent « oh, moi, je n’ai pas la main verte ».
Que nenni (pourquoi cette expression « vieillotte » me vient à l’esprit, serait ce mon grand âge, 49ans, ndlr),
que nenni, tout le monde est capable de faire pousser des plantes.

Lorsque c’est sur une foire aux plantes, c’est peut être un argument pour ne pas m’acheter de végétaux. Mais je pense plutôt que vous êtes persuadés de ne pas « avoir la main verte » car vous avez essayé plusieurs fois et systématiquement la plante ne pousse pas et meurt…
Comme je suis une fille plutôt sympathique, je ne souhaite pas vous laisser sur un sentiment d’échec et de désolation. Voyons ensemble ce que l’on peut faire.

Revenons tout d’abord à cette expression « avoir la main verte », qu’est ce que cela signifie et d’où vient-elle?

Cette expression tire son origine dans la seconde moitié du XXe siècle. A cette époque, l’expression cachait le sens de quelqu’un qui possède un pouvoir inné de la nature ou des dieux. Oh, je vous sens blêmir, non, ne vous inquiétez pas, vous êtes tous des déesses ou des dieux!
Revenons à nos moutons. Il n’était pas rare, à l’époque, que quelqu’un qui possédait un beau jardin, bien entretenu, soit admiré et envié parce qu’il possédait selon les autres un don hors du commun.

Une phrase d’un célèbre écrivain (Michel Tournier, vous savez celui qui a écrit « Vendredi ou les limbes du Pacifique ») permet également d’illustrer et de comprendre cette expression. Il écrit « une femme dont les mains vertes paraissaient avoir le don de faire pousser n’importe quoi n’importe où ».
Pour votre culture personnel, au Québec, on dit avoir le « pouce vert ».

Le végétal est un être vivant : il naît, il grandit, il se nourrit, il se reproduit et meurt.
C’est donc un être à part entière comme vous et moi. Et comme tout être vivant, pour bien se porter, il lui faut un environnement qui lui convienne.

Alors, comment donner un bon environnement à un végétal?
C’est assez simple, en fait. Il lui faut 3 choses essentielles.
* La première : le planter dans une situation qui lui plaît (soleil, ombre, mi-ombre);
* La deuxième : le planter dans une terre qui lui convient (terre riche, terre drainée, terreau, compost, …);
* La troisième : lui donner de l’eau de pluie idéalement (car comme nous dit Florence Foresti, si on ne s’hydrate pas, et bien on meurt), voir le nourrir avec de l’engrais comme les rosiers.

La petite astuce : lui parler, discrètement quand il n’y a personne, les gens ne comprennent pas toujours…

Vous avez à présent la clé pour « avoir les mains vertes ».
Et si, malgré ces conseils, vos plantes ne s’épanouissent pas. Et bien recommencez. Pour bien jardiner, c’est comme dans la vie, il faut tomber, se relever, tomber, se relever pour enfin être sur la bonne voie. Et n’oublions pas, les végétaux sont des êtres vivants, ils peuvent aussi être malades. Et dans ce cas, en fonction des symptômes, il faudra les soigner.

Sachez également, qu’il existe des plantes « faciles à vivre » c’est à dire qui poussent dans n’importe quelle condition et qui sont résistantes. Certaines se ressèment toutes seules, d’autres s’accrochent naturellement à un appui (treillage, mur, pergola)…
Mais là encore, ne vous mettez pas la pression. Si une plante ne pousse pas, une autre poussera.

En conclusion, je dirais
OSEZ, faîtes vous plaisir, essayez, ré-essayez et demandez conseil à votre pépiniériste.
Et vous verrez que vous parviendrez à faire de votre extérieur (jardin, balcon ou terrasse), un joli endroit qui vous ressemble et où vous pourrez vous ressourcer.
Le principal est de prendre du plaisir. Si vous avez du plaisir, vous arriverez à un résultat.
Et quel qu’il soit, félicitez vous de ce résultat.
N’oubliez pas, même un bon jardinier peut « se planter » et ne pas réussir certaines de ses plantations. Ses échecs lui permettront de réussir ses prochaines plantations.
Le jardinage est une belle leçon de vie.

Cultivez votre jardin !